Anselm Kiefer – For Paul Celan
From December 16, 2021 to January 11, 2022, the German artist Anselm Kiefer will be exhibiting his large-format canvases throughout the Grand Palais Éphémère to pay tribute to the poet Paul Celan.
An exhibition full of meaning
Fifteen years after inaugurating the Monumenta series of exhibitions, the German artist Anselm Kiefer is back at the Grand Palais with an exhibition of 19 paintings in homage to one of his favorite authors, the Romanian poet Paul Celan. No direction of visit or walls, paintings of about ten meters are exposed next to a lead plane and a bunker made of dried flowers. These works refer to the Second World War and the Shoah but also to ancient myths and literature.
Le plasticien allemand dénonce les crimes de son propre pays dans des toiles qui mélangent des matériaux accompagnés de brûlures. Le thème du feu est très présent dans cette exposition car pour Kiefer, c’est l'élément le plus fascinant qui permet à la fois de tout transformer et de tout détruire. Il écrit sur ses toiles les vers de Paul Celan, à la craie, pour marquer un contraste en donnant un peu de vie aux peintures inanimées de l’artiste. Anselm Kiefer précise que ses œuvres demandent un temps d’observation : “Plus vous restez devant mes tableaux, plus vous découvrez les couleurs. Au premier coup d'œil, on a l'impression que mes tableaux sont gris mais en faisant plus attention, on remarque que je travaille avec la matière qui apporte la couleur”.
Un plasticien qui aime la poésie
Anselm Kiefer tient la majorité de son inspiration de la poésie, qu'il utilise autant en référence qu'en matériau, en écrivant souvent des fragments de textes sur la surface de la toile ou de la sculpture. Depuis les années 1990, il peint et construit de nombreuses œuvres en référence aux poètes Paul Celan, Ingeborg Bachmann et Velimir Khlebnikov, trois auteurs parlant de guerre et de lutte contre l’oubli des crimes. Cependant, Kiefer a toujours eu une préférence pour Paul Celan qui est omniprésent dans ses peintures depuis l’adolescence et la découverte du poème « Todesfuge ». Kiefer dit de la poésie de Celan que “la langue de Paul Celan vient de si loin, d’un autre monde auquel nous n’avons pas encore été confrontés, elle nous parvient comme celle d’un extraterrestre. Nous avons du mal à la comprendre. Nous en saisissons ça et là un fragment. Nous nous y accrochons sans jamais pouvoir cerner l’ensemble. J’ai humblement essayé, pendant soixante ans. Désormais, j’écris cette langue sur des toiles, une entreprise à laquelle on s’adonne comme à un rite.”
Ses œuvres sont exposées dans les plus grands musées du monde. En 2007, plusieurs de ses œuvres entrent dans les collections historiques du musée du Louvre, un honneur pour cet artiste qui habite désormais en France et qui est particulièrement admiratif du patrimoine français. Cela ne s’arrête pas là puisque la Royal Academy of Arts de Londres a dédié une rétrospective complète à son travail en 2014, avant de recevoir le même hommage au Centre Pompidou et à la Bibliothèque nationale de France. En 2017, en l'honneur du centenaire de la mort d‘Auguste Rodin, le Musée Rodin à Paris et la Barnes Foundation à Philadelphie présentent l’exposition Kiefer – Rodin. L’occasion pour Kiefer de faire ce qu’il aime, rendre hommage à un artiste qu'il admire.